Le bambou est une plante bien connue à travers le monde. Souvent associé aux pays asiatiques comme la Chine, le Vietnam et l’Indonésie, le bambou est aujourd’hui cultivé à travers le monde. Graminée à l’histoire immense, cette plante fait partie du quotidien chinois depuis plusieurs millénaires. On l’utilise pour la construction d’échafaudages, comme légume, pour la fabrication de pinceaux et de brosses à dents, etc. On lui reconnaît une grande polyvalence puisqu’il est extrêmement solide, flexible et possède également des valeurs nutritionnelles très intéressantes. Il est utilisé à tel point qu’il a été surnommé « arbre national » au cours du 19e siècle en Chine. Depuis plusieurs années, les occidentaux ont également compris tous les avantages quotidiens de l’utilisation du bambou, c’est pourquoi on a vu certains produits à base de bambou apparaître dans les salles de bain et les cuisines de nombreuses familles nord-américaines ou européennes.
Il est donc intéressant de s’intéresser aux applications que peut avoir un tel matériau et à ses possibilités d’intégration dans notre agriculture canadienne.
Attaquons-nous à ses défauts
Commençons par établir clairement quels sont les points négatifs entourant le bambou. En ce qui concerne l’utilisation du bambou et sa transformation, il n’y a pas de réel problème. Deux points semblent toutefois ressortir et pourraient bien présenter quelques maux de tête. En ce qui concerne la production de bambou, comme indiqué en introduction, les pays asiatiques sont les plus grands producteurs et exportateurs. Cela signifie donc qu’il faut prendre en compte des coûts énergétiques et des émissions de CO2 supplémentaires pour transporter la matière première jusqu’aux centres de transformation qui peuvent être en Amérique du Nord ou en Europe, par exemple.
Il serait facile d’affirmer que, le bambou étant une plante qui pousse extrêmement rapidement, sa culture serait adaptée aux températures plus froides du Québec. Bien que cela soit factuel, la production de bambou est extrêmement délicate puisque cette plante est considérée comme une espèce envahissante. En effet, les racines du bambou sont reconnues pour se propager rapidement et sur une immense superficie. Lorsqu’il est le seul à être cultivé dans un certain espace et qu’aucune rotation des cultures ou autres mesures ne sont mises en place, il est donc produit en excès, il absorbe la plupart des minéraux et l’eau se retrouve dans le sol, ce qui nuit aux autres espèces végétales et appauvrit grandement le sol pour les futures cultures. En limitant la biodiversité, on réduit aussi la faune présente dans cette région.
Existe-t-il une solution à ces problèmes ? Il est possible de produire du bambou ici, il suffit de le faire de la bonne façon. Une production contrôlée, dans une région bien précise et à l’écart de toute biodiversité pourrait permettre de limiter les importations en provenance d’Asie tout en permettant de réels progrès dans l’industrie de production et de transformation du bambou au Canada.
L’arbre vert
Lorsque le bambou est produit selon des normes environnementales appropriées, lorsqu’il ne contient pas d’engrais chimiques ou autres et lorsqu’il n’est pas importé d’un pays lointain, il devient un véritable compétiteur dans le domaine écologique. Cultivé sans excès et selon la bonne méthode, il permet d’éliminer certaines toxines nocives pour d’autres espèces ; il a aussi la possibilité de régénérer les sols, ce qui permettrait d’envisager plus qu’une simple agriculture respectueuse de la nature, mais aussi une agriculture où le sol se régénère tout seul.
De plus, de manière surprenante, le bambou capte environ 4 à 5 fois plus de CO2 que les arbres à feuilles caduques par exemple. Plutôt intéressant quand on sait qu'il faut des décennies pour qu'un arbre atteigne sa pleine maturité et qu'une fois atteinte, il y a de fortes chances qu'il soit abattu à cause de la déforestation croissante alors qu'au contraire, le bambou atteint sa maturité en quelques années et une fois atteint, il peut pousser d'un mètre par jour, ce qui est incroyable pour le rendement d'une seule plantation. Tout cela, sans aucun pesticide, engrais, ou tout autre produit chimique et pour une fraction du poids d'un tronc d'arbre, réduisant ainsi l'impact environnemental et le coût du transport.
Que faire de cette plante en particulier ?
Comme mentionné en introduction, le bambou est une plante polyvalente. On peut l'utiliser aussi bien sur un chantier que pour brosser les dents des tout-petits. En effet, on l'utilise en Asie pour fabriquer des brosses à dents, des rasoirs, des baguettes, des bols, des paniers, etc. Tout (ou presque) dont on peut rêver peut être fabriqué avec du bambou. L'un des grands avantages de cette graminée est qu'elle est biodégradable, ce qui signifie que lorsqu'un produit fabriqué à partir de bambou a atteint la fin de sa vie et est jeté à la poubelle, il pollue beaucoup moins en raison de sa durée de vie moindre que son homologue en plastique qui mettra des siècles à se décomposer.
Reconnue pour sa robustesse et sa plus grande souplesse que le bois et certains métaux, elle est également une option à considérer lors de la fabrication d'échafaudages pour les chantiers. Il est même possible de réaliser des constructions entières uniquement à partir de bambou. Assez résistante, charpente ou mur porteur ne pourront en venir à bout. L'utilisation du bambou est également très tendance en décoration intérieure ; elle permet d'apporter un caractère plus tropical et exotique
Comme une grande majorité des plantes sur Terre, il est également possible de fabriquer des vêtements à partir de bambou. Cependant, deux faits importants sont à noter à propos de cette industrie. D'abord, il est courant de trouver des produits fabriqués à partir de viscose de bambou. La grande majorité de ceux-ci sont considérés comme non écologiques car ils nécessitent des produits chimiques lors de leur conception. Ensuite, il existe des produits fabriqués à partir de fibre de bambou qui sont de bonne qualité et le plus souvent, écologiques aussi. Le seul inconvénient est que, généralement, ces articles coûtent plus cher à fabriquer, il faut donc s'attendre à payer un peu plus cher pour les obtenir.
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